Un épisode consacré à la fête d'Imbolc, autrement connue comme la chandeleur, qui aura lieu début février, et qui célèbre joyeusement et avec gourmandise, le réveil de la Nature. Une jolie fête, pleine de poésie, dont je vous invite à découvrir l'histoire et les traditions, en allant du carnaval de Rome, jusqu'à la déesse Brigitte, en Irlande. Je vous livre aussi une longue liste avec de nouvelles idées activités, à vivre en famille, à l'occasion de cette fête.
Notes de l'épisode
Je vous invite à découvrir une nouvelle célébration de la roue de l’année, qui aura lieu tout début février, appelée « Imbolc » par nos ancêtres celtes, et plus connue aujourd’hui par les festivités de la chandeleur et du carnaval.
Cette fête pleine de lumière, de couleurs et de gourmandises, vient égayer le sombre paysage hivernal, elle conclue cette longue série de fêtes qui se déroulent depuis décembre, toutes destinées à réchauffer les foyers et les cœurs.
Le soleil est revenu, né à nouveau, lors du dernier solstice et nous le regardons revenir lentement, sa lumière grandir, de jour en jour. Certains jours, à travers les averses et les vents, il se montre, large et chaleureux, recouvrant les prairies, perçant fièrement le bois.
Depuis son retour, quelque chose se prépare dans la ventre de la Terre.
Dans le sol, on s’active, dans les arbres et les terriers, on se réveille peu à peu.
Quelque chose se prépare dans la Nature, et chez nous aussi.
C'est une fête qui porte plusieurs noms, selon les cultures et les traditions. Au cours de l’épisode, nous l’appellerons parfois Imbolc, parfois « candlemas » ou, la chandeleur. Avant de vous donner quelques pistes pour vous réapproprier cette ancienne fête, je vous invite comme d’habitude, à découvrir ce qu’elle nous apprend du cycle de la Nature et ce que la nature nous enseigne à travers elle.
Pour nos ancêtres et dans le calendrier agricole, c’était la période de l’année où on fait le point sur les réserves et les semences des récoltes de l’année passé, on prépare les graines à faire germer pour le printemps, et les éleveurs préparent l’agnelage et donc la lactation des brebis. C’est un peu le début de l’année agricole. Depuis le début de l’hiver, nos ancêtres vivaient sur les réserves de l’année passé, ils retrouvent enfin un peu de lait frais pour la cuisine et leur consommation.
Dans notre calendrier actuel, le 2 février, est avant tout la date où l’on se régale à faire et manger des crêpes. La chandeleur, ou « candlemas », fête des chandelles, est à nouveau une fête en l’honneur de la lumière et du soleil. La dernière du festival hivernal consacrée au retour du soleil. On dit que les crêpes rondes et jaune doré, représentent le soleil.
Nous allons voir également qu’à cette période de l’année, on évoque beaucoup la fécondité. Fécondité de la terre, des récoltes, des foyers, des projets…
Les origines de cette fête en Europe remonte jusqu'au monde antique, où nous en retrouvons des éléments.
Chez les romains, après les festival des Saturnales du mois de Décembre, voici le festival des lupercales du mois de Février. Ces fêtes annuelles célébrées entre le 13 et 15 février, se tenaient près d'une grotte nommée le Lupercal, en l'honneur de Romulus et Romus, les héros mythologiques, fondateurs de Rome, et de Faunus, dieu de la forêt et des troupeaux, dans la cosmologie romaine.
La fête des Lupercales est une fête de purification, en début d’année. Selon la légende, les jumeaux Romulus et Rémus, fils du Dieu Mars, aurait été recueillis par une louve, sous un figuier devant la grotte du Lupercal, et qu’elle les aurait allaité dans la grotte, jusqu’à ce qu’ils soient recueillis par un berger. Lors des célébrations du Lupercales, les fidèles du culte de Faunus sacrifiaient un bouc à leur dieu dans cette grotte, et poursuivaient tout un rite de fécondité (dans lequel on utilisait notamment de la laine et du lait). Les rites de fécondité des Lupercales seraient à l’origine du carnaval, un peu à l’image des Saturnales, que nous avions abordées lors de l’épisode sur le solstice.
C’est chez nos ancêtres Celtes, que l’on nommait cette fête Imbolc. Selon les sources, les célébrations commencent le soir du 31 janvier, le 1er ou le 2 février.
Selon les étymologiste, ce mot peut venir de « im-folc » qui signifie « autour de laver, nettoyer», ou peut venir de« oi-melc » ou « im-molg », qui signifierait « dans le lait » en vieil anglais. On retrouve donc les notions de purification et de lactation.
Cette fête se tenait en l’honneur de la déesse Brigitte, déesse du feu, du soleil et du foyer, patronne de la guérison, de la poésie et des forgerons. C’est une deesse à la chevelure rousse, qui porte un grand manteau vert, célèbre et symbolique.
La légende principale en Irlande au moment d’imbolc raconte que la déesse Brigid parcourait tout le pays lors de cette journée, et qu’elle passait dans chaque foyer. Donc la tradition pour les irlandais était de laisser dehors un « Bratog Bride » (bratog le chiffon ou le bout de tissus), ce pouvait être selon les régions, un ruban, un vêtement, une couverture, etc. pour que la déesse le touche et le bénisse. Ce tissus était utiliser ensuite pour guérir ou protéger celui qui le porterait.
Selon les histoires, ses tissus étaient aussi utiliser comme des offrandes pour la déesse, qui après son passage, se transformaient en panier remplie de nourriture : lait, beurre, pains et œufs frais. On dit qu’après le passage du manteau de Brigitte, les collines reverdissent et les fleurs poussent.
C’est un fête qui apparemment a perduré longtemps en Irlande, même après le christianisme. N’ayant pas réussie à éradiquer cette tradition, l’église catholique a permis aux irlandais de poursuivre le culte de la déesse en faisant d’elle une sainte. Sainte Brighid de Kildare, la sainte patronne de l’Irlande.
Parmi les traditions, on retrouve aussi les feux, Brigitte étant la déesse du feu, aussi appelée Bride, la brillante, avec sa chevelure rousse flamboyante. On allumait des grands feux pour l’honorer, également pour réchauffer la terre, et dans une fonction de purification et nettoyage. Le feu ayant un fort pouvoir de purification, dans la culture celtique.
Les idées d’activités, pour célébrer Imbolc :
Des balades pour repérer les premiers signes du printemps
Se déguiser en fée ou autres créatures magiques et aller réveiller les esprits de la nature avec une baguette magique ou des grelots
Lire des contes et histoires autour des bergers, les histoires de nouveaux nés, d’enfants orphelins, recueillis et élevés par les animaux par exemple, des histoires mythologiques, des histoires qui parle de bonté et de solidarité, ou encore des histoires autour du soleil, du réveil des animaux hivernants, etc.
Allumer, fabriquer des bougies ; faire couler des bougies dans la terre ; faire un feu en extérieur et partager un moment autour de celui-ci
Semer des graines en faisant des souhaits, dessiner le plan de son futur jardin
Dresser une belle table de fête pour le repas avec des fleurs, des trèfles (symbole de Brigitte et de l’Irlande), du lierre, des conifères, des branches, des bougies, de la laine ou des créations en laine, des rubans, etc.
Décorer un arbre à souhaits avec des rubans colorés
Activités autour de l’animal : brebis, moutons, chèvres, bouc… Fabriquer des petits moutons avec des pompoms en laine ou de la feutrine, par exemple.
Cuisine à base de lait, de beurre, de miel : crêpes, confiture de lait, caramel au beurre salé, madeleine au miel, etc.
Goûter le lait de brebis, lait de chèvre, le fromage frais ou cuisiner avec (riz au lait, gâteau, crèmes dessert, etc)
L’esprit d’Imbolc, est l’esprit d’un jeune enfant découvrant le monde, confiant et optimiste nous dit Jane Meredith. A mi-chemin entre le solstice d’hiver et l’équinoxe de printemps, la nature est dans l’ambivalence. Entre les rudesses de l’hiver et la renaissances du printemps.
Quelque soit les projets qui sont en cours pour nous, quelque soit les réflexions ou les changements, que nous avons entrepris dans nos vies, dans nos familles, ces derniers mois, je crois que nous avons mis des graines en terre, et que nous les verrons bientôt germer.
Joyeuse fête d’Imbolc !
Poèmes & citations (dans l'ordre d'apparition)
Isabelle Callis-Sabot, Février
Anne Marie Derese
Sybille Rembard, Nativité
Paul-Émile Debraux
Jane Meridith, Les rites et célébrations de la roue de l’année
Sources
Blog Le Chant des Fées, de Monique Tedeschi
Monique Tedeschi, La pédagogie Steiner-Waldorf à la maison
Jane Meridith, Les rites et célébrations de la roue de l’année
Comments